NEWSLETTERS'EQUIPER
Facebook
Twitter
Instagram

Collision avec un navire : une baleine franche de l’Atlantique nord échouée aux Etats-Unis

Une carcasse de Baleine franche de l’Atlantique Nord retrouvée sur une plage de Virginie 

Ce lundi 20 février, une baleine franche de l’Atlantique nord (Eubalaena glacialis) s’est échouée sur une plage de Virginie, sur la côte Est des Etats-Unis. L’individu était un jeune mâle d’une vingtaine d’années, mesurant 13 mètres de long. 

Des experts se sont rendus sur place afin d’établir la cause de la mort. D’après les analyses, l’animal aurait subi une collision avec un navire ayant entraîné sa mort, montrant plusieurs traumatismes contondants dont de multiples fractures vertébrales. 

Une espèce en danger critique d’extinction

Les baleines franches (famille des Balaenidae) sont représentées par quatres espèces : la Baleine franche australe (Eubalaena australis) seule présente dans l’hémisphère sud, et la Baleine franche du Groenland (Balaena mysticetus) la Baleine franche du Pacifique (Eubalaena pacifica), et la Baleine franche de l’Atlantique Nord (Eubalaena glacialis) présentes dans l’hémisphère nord, ces deux dernières espèces étant particulièrement menacées. 

La Baleine franche de l’Atlantique Nord, appelée également Baleine franche noire, est classée sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) comme “En danger critique d’extinction”. Fréquentant les eaux côtières de l’Atlantique Nord, la NOAA Fisheries (service chargé de l’étude des ressources marines et de  la conservation des écosystèmes) a désigné deux zones comme étant des habitats essentiels pour l’espèce sur la côte atlantique nord-américaine. La population en déclin, est aujourd’hui estimée à moins de 350 individus restants. 

Grandement impactée par les activités humaines, cette espèce fait partie des grands cétacés les plus menacés au monde. Depuis 2017, de nombreuses baleines franches de l’Atlantique Nord sont retrouvées mortes au Canada et au Etats-Unis, et pour causes principales, l’enchevêtrement dans des filets et les collisions avec des navires. 

Les zones côtières dans lesquelles elle évolue se superposent avec les routes maritime, et sont proches des grands ports de la côte Atlantique, la rendant particulièrement vulnérable aux collisions avec les navires.

Des mesures pour protéger les baleines franches de l’Atlantique Nord

Pour protéger les baleines franches de l’Atlantique Nord du risque de collisions avec des navires, la NOAA Fisheries a mis en œuvre plusieurs actions visant à éloigner les navires des zones utilisées par l’espèce, à réduire leur vitesse, et à sensibiliser les navigants à la problématique. 

Des zones de restriction de vitesse saisonnières ont été mises en place sur la côte Est des Etats-Unis, obligeant tous les navires de plus de 19,8 mètres de long et étant sous la juridiction des Etats-Unis à naviguer à moins de 10 nœuds.

Des zones de réduction volontaire de la vitesse sont également établis par la NOAA Fisheries à l’aide de détections visuelles et acoustiques de baleines franches de l’Atlantique Nord. La zone dans laquelle a été détecté l’animal est communiquée aux navigants via différents canaux de communication, et reste en vigueur durant 15 jours. Il est alors recommandé aux navires de l’éviter ou de réduire leur vitesse à 10 nœuds ou moins. 

Malgré les mesures mises en place jusqu’à présent, la Baleine franche de l’Atlantique Nord reste fortement impactée et menacée par les activités humaines. L’essor du trafic maritime mondial représente une réelle menace pour cette espèce, et de façon plus générale, pour les grands cétacés.


NOAA Fisheries, Office of Protected Resources. North Atlantic Right Whale (Eubalaena glacialis) Vessel Speed Rule Assessment. 2020

https://media.fisheries.noaa.gov/2021-01/FINAL_NARW_Vessel_Speed_Rule_Report_Jun_2020.pdf?null

NOAA Fisheries. Compliance guide for right whale ship strike reduction

https://media.fisheries.noaa.gov/2021-06/compliance_guide_for_right_whale_ship_strike_reduction.pdf?null

“Help Endangered Whales: Slow Down in Slow Zones”. NOAA Fisheries. 2021

https://www.fisheries.noaa.gov/feature-story/help-endangered-whales-slow-down-slow-zones

Berta, A. 2015. Baleines et dauphins, Histoire naturelle et guide des espèces. ULMER

“2017–2023 North Atlantic Right Whale Unusual Mortality Event”. NOAA Fisheries

https://www.fisheries.noaa.gov/national/marine-life-distress/2017-2023-north-atlantic-right-whale-unusual-mortality-event#causes-of-the-north-atlantic-right-whale-ume

Rolland et al. 2016. Health of North Atlantic right whales Eubalaena glacialis over three decades: from individual health to demographic and population health trends. Marine Ecology Progress Series. Vol. 52: 265-282

https://www.int-res.com/articles/meps2015/542/m542p265.pdf

Kenney, R. D. 2018. Right Whales: Eubalaena glacialis, E. japonica, and E. australis, Encyclopedia of Marine Mammals (Third Edition), Pages 817-822

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/B978012804327100217X

“North Atlantic Right Whale”, NOAA Fisheries, 2023

https://www.fisheries.noaa.gov/species/north-atlantic-right-whale

“North Atlantic Right Whale Critical Habitat Map and GIS Data”, NOAA Fisheries, Consulté le 

https://www.fisheries.noaa.gov/resource/map/north-atlantic-right-whale-critical-habitat-map-and-gis-data

Cooke, J.G. 2020. Eubalaena glacialis (errata version published in 2020). The IUCN Red List of Threatened Species 2020: e.T41712A178589687 https://dx.doi.org/10.2305/IUCN.UK.2020-2.RLTS.T41712A178589687

La Route du Rhum – Destination Guadeloupe : comment limiter le risque de collisions avec les cétacés

Célèbre course transatlantique française, la Route du Rhum est un événement sportif majeur qui rassemble cette année 138 bateaux. Les skippers partiront ce mercredi 09 novembre à 14h15 depuis le port de la Ville de Saint-Malo, pour rallier Pointe-à-Pitre en Région Guadeloupe.

Les courses au large : impacts environnementaux

Bien que les participants naviguent grâce à la force du vent, ces courses au large soulèvent néanmoins certaines problématiques environnementales. 

La conception des matériaux utilisés dans la construction de ces bateaux, issus du pétrole et de métaux rares, augmente fortement l’impact carbone. De plus, ils sont dans la plupart des cas non recyclables.

Aussi, les transports et la logistique constituent un problème environnemental majeur. Cette course étant très attendue, nombreux sont les spectateurs qui se déplacent pour assister au départ et à l’arrivée des bateaux. Une fois la course terminée, le retour se fait généralement par avion pour les participants. Les voiliers sont, eux, rapatriés par des cargos. C’est d’ailleurs pour diminuer l’impact carbone de cette logistique que certains skippers ont avancé dans une tribune l’idée d’une course qui revient au point de départ. 

Enfin, la biodiversité marine est également impactée par ces courses, notamment les cétacés qui sont menacés par le risque de collisions. 

Crédit photo : Hélène Labach – MIRACETI

Des bateaux rapides et silencieux : Les facteurs qui augmentent le risque de collision 

A ce jour, il n’existe pas de réglementation sur la vitesse à adopter durant les courses, chaque skipper est libre d’adapter sa navigation. En parallèle, les bateaux sont conçus de façon à optimiser leurs performances, les rendant plus rapides et silencieux. Les matériaux utilisés dans la conception sont de plus en plus résistants, et leur design hydrodynamique rend les appendices des voiliers extrêmement tranchants. En vitesse de pointe, certains peuvent atteindre les 48 nœuds, soit 88 km/h ! 

Crédit photo : Andrew Neel

La discrétion des voiliers, additionnée à une importante vitesse, augmentent considérablement le risque de collision avec un cétacé. Les baleines et les cachalots peuvent manquer de vigilance face aux menaces que représentent les navires, et par conséquent, ne pas les considérer comme des dangers. De plus, la discrétion sonore des voiliers de course augmente le risque que les animaux ne les perçoivent pas. Quoi qu’il en soit, la vitesse des voiliers est telle qu’ils sont dans la plupart des cas dans l’incapacité de manœuvrer pour les éviter. C’est également ce que montre une étude menée par le Mammal Encounters Education Research (MEER), publiée en 2012 dans le Journal of Cetacean Research and Management sur le site de la Commission Baleinière Internationale (CBI), qui explique que l’augmentation de la vitesse des voiliers contribue à accroître le risque de collision avec un cétacé, ainsi que la gravité des blessures et le risque de mortalité suite à une collision d’après une étude publiée en 2013 par l’association Souffleurs d’Ecume.

Au-delà de l’impact individuel sur les animaux, les collisions entre navires et cétacés représentent également un risque à l’échelle des populations, et ce tout particulièrement pour les petites populations. Leur faible taux de reproduction diminue leur capacité de résilience face à ce risque. Une étude publiée en 2017 par la Commission Baleinière Internationale présente les recommandations pour limiter les impacts des collisions sur les populations de cétacés au niveau mondial.

Des solutions pour limiter le risque de collision  

Chez MIRACETI, la sensibilisation est une mission prioritaire ! 

Informer et mobiliser le plus grand nombre d’acteurs constitue le premier levier d’action pour limiter le risque de collision. Une meilleure connaissance et compréhension du sujet,des enjeux qu’il soulève, ainsi que des bonnes pratiques, contribue à la diminution de l’impact de chacun. 

Sensibiliser c’est donner du sens et de l’impact aux actions que l’on choisit de mener. 

C’est pourquoi nous intervenons dans le cadre de la Route du Rhum. Nous informons et mobilisons les skippers de la course, premiers acteurs concernés par le risque de collision, sur l’importance de la préservation des cétacés.

Afin de mobiliser les skippers en course sur cette problématique, des vidéos ont été réalisées en collaboration avec Stan Thuret, skipper et cinéaste, et le Sanctuaire Agoa, pour leur présenter les espèces de cétacés qu’il est possible de rencontrer et les sensibiliser sur leur préservation, notamment dans les habitats qu’ils fréquentent.

Pour prévenir le risque de collision, nous avons participé à la mise en place de systèmes de signalement des cétacés. Les participants pourront transmettre leurs observations via la ligne rouge WhatsApp de la direction course. Celles-ci seront partagées à tous les skippers afin qu’ils aient connaissance des positions des cétacés sur leur route. Elles seront également intégrées dans le système shore de REPCET®, dispositif de partage de position des cétacés en temps réel. Ces signalements viendront alimenter la base de données REPCET® et permettront d’améliorer les connaissances sur les espèces et sur les évènements de collisions, ainsi qu’à avertir les navires de la marine marchande déjà équipés du système, de la présence de cétacés. 

En cas de collision ou de near miss event (collision évitée de justesse), nous invitons chaque participant à nous contacter pour témoigner, afin de mieux comprendre et appréhender ces évènements. Une étude publiée en 2006 par la Whale and Dolphin Conservation Society explique l’importance de partager ces phénomènes de collisions.

Avec le même objectif de limitation des risques de collisions, des dispositifs de détection des cétacés sont actuellement en cours de développement (acoustique passive, prédiction de présence, survols aériens, ou encore systèmes d’évitements actifs intégrés dans les bateaux). Très prometteurs, ces technologies pourraient, dans un avenir proche, diminuer considérablement les collisions, notamment dans le cadre des courses au large. Cependant, à ce jour, leur efficacité n’a pas encore été prouvée. 

La coopération des skippers apparaît comme le premier levier indispensable pour limiter les risques de collisions et protéger les cétacés croisés sur la Route du Rhum. Nos préconisations : signaler la position des animaux rencontrés et réduire sa vitesse en cas de signalement sur sa route.

Cates, K. et al. IWC Strategic Plan to Mitigate Ship Strikes. Strategic Plan to Mitigate the impacts of Ship Strikes on Cetacean Populations. 2017-2020 (https://www.researchgate.net/profile/Gregory-Silber-2/publication/332539367_Strategic_Plan_to_Mitigate_the_Impacts_of_Ship_Strikes_on_Cetacean_Populations_2017-2020/links/5cbada314585156cd7a4844f/Strategic-Plan-to-Mitigate-the-Impacts-of-Ship-Strikes-on-Cetacean-Populations-2017-2020.pdf)

Couvat, J. et al. Souffleurs d’Ecume. Évaluation des solutions techniques et mesures de gestion mises en place à l’échelle internationale pour limiter les risques de collision entre navires et grands cétacés. 2013 (http://www.souffleursdecume.com/docs/SE_2013_eval_solu_collisions.pdf)

Dolman, S. et al. WDCS. Vessel collisions and cetaceans : What happens when they don’t miss the boat. 2006 (https://uk.whales.org/wp-content/uploads/sites/6/2018/08/whales-and-ship-strikes.pdf)

Ritter, F. MEER. Collisions of sailing vessels with cetaceans worldwide : First insights into a seemingly growing problem. Journal of Cetacean Research and Management. 2012 (https://www.researchgate.net/publication/228343289_Collisions_of_sailing_vessels_with_cetaceans_worldwide_First_insights_into_a_seemingly_growing_problem)

MSC Group modifie l’itinéraire de ses navires pour préserver les Baleines bleues au Sri Lanka

Dans l’Océan Indien, au sud des côtes du Sri Lanka, une aire importante pour les mammifères marins (IMMA) a été identifiée par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). De nombreuses baleines bleues y sont observées tout au long de l’année. Connue comme étant le plus grand animal vivant sur notre planète, la Baleine bleue est également classée par l’UICN comme « En Danger d’Extinction ».

Shots of blue whales near Sri Lanka from DJI Mavic and Phantom 4 Pro drones

Sensibles aux pressions exercées par les activités maritimes, les baleines des eaux du Sri Lanka sont fortement menacées par l’intensité du trafic maritime. Le passage de nombreux navires commerciaux, additionné à la forte concentration en baleines dans cette zone, engendre une augmentation du risque de collisions entre navires et baleines. 

La séparation du trafic maritime : la solution pour ralentir l’augmentation du risque de collisions ? 

La communauté scientifique, en appui avec de grandes organisations du secteur de la navigation maritime, s’accordent à soumettre une proposition de mise en place d’un dispositif de séparation du trafic afin de faire reconnaître un couloir maritime international à 15 milles nautiques plus au sud.

En se basant sur ces recommandations, la société MSC Group a pris elle-même l’initiative en 2022, de modifier l’itinéraire de ses navires afin d’éviter cette zone particulièrement à risque.

Stefania Lallai, Vice-présidente du développement durable chez MSC Mediterranean Shipping Company, s’est exprimée à ce sujet : 

« Nous pensons que le secteur de la navigation commerciale a un rôle important à jouer dans la protection des cétacés, notamment en contribuant à réduire le risque de collisions des navires avec les baleines. MSC est fier de se classer au sommet, ou presque, des classements de navigation pour la sécurité des baleines. Cependant, nous ne sommes pas du tout complaisants. Nous pensons qu’il est essentiel de sensibiliser sur ces questions et d’encourager la collaboration entre les industries, les organismes scientifiques, la société civile et les gouvernements, alors que nous nous efforçons collectivement de faire davantage pour minimiser le risque de collisions avec des navires. »

Stefania Lallai, Vice-présidente du développement durable chez MSC Mediterranean Shipping Company

Cette décision est une très bonne nouvelle pour les baleines bleues qui fréquentent ces eaux. En déviant leur route de 15 milles nautiques seulement, le risque de collision est diminué de 95%.

Quid de la mise en place du dispositif à l’international 

L’initiative prise par MSC Group pourrait devenir le déclencheur pour la mise en place d’un dispositif de séparation du trafic international, permettant ainsi de préserver la population de baleines bleues du risque de collision avec un navire.

Une baleine à bosse est retrouvée échouée en Californie suite à une collision

Une baleine à bosse bien connue de la côte ouest américaine à été retrouvée échouée le 29/08/2022 à Halfmoon Bay sur les côtes de Californie. Cette baleine à bosse était surnommée “Fran” (ou CRC-12049), c’était une femelle très connue dans la région. Elle avait été régulièrement signalée au fil des années (c’était la deuxième baleine à bosse la plus signalée de la plateforme Happywhale), elle avait été vue 277 fois entre 2005 et 2022 notamment en Californie et au Mexique

Le Marine Mammal Center à effectué une nécropsie de l’animal et à permis de déterminer que l’animal est décédé des suites d’une collision avec un navire. 

« Cette baleine à bosse avait une contusion étendue sur sa poitrine droite, une première vertèbre cervicale fracturée et son crâne a été disloqué de la colonne vertébrale », a déclaré Pádraig Duignan, directeur de la pathologie au Marine Mammal Center, dans un communiqué de presse. Il précise également que la baleine était en excellente condition physique.

Les collisions avec les navires représentent la première cause de mortalité non-naturelle chez les grands cétacés dans le monde. La survie de certaines espèces de grands cétacés est directement menacée par les collisions. C’est notamment le cas pour la baleine franche de l’Atlantique-Nord. Pour rappel, à l’échelle mondiale, la baleine à bosse est la deuxième espèce la plus touchée par les collisions avec les navires commerciaux.

Mais il existe des solutions pour limiter les collisions !

En méditerranée, le dispositif REPCET® permet aux navires équipés de partager en temps réel la position des cétacés qu’ils observent sur leurs routes de navigation. De cette manière les équipages sont avertis en temps réel de la présence de cétacés sur leurs routes de navigation et peuvent opérer les manœuvres adéquates pour éviter une collision.

Pour en savoir plus :

Fran la baleine à bosse échouée sur les côtes Californiennes, ©Padraig Duignan.

10 ans de collecte de données via REPCET®

Le dispositif REPCET® a été co-développé par Souffleurs d’Ecume et Chrisar Software Technologies. Le suivi scientifique et pédagogique est assuré par l’association MIRACETI. Le système est opérationnel depuis 2010. Au 31 décembre 2020, ce sont 37 unités REPCET qui sont déployées à bord de navires commerciaux, ainsi que 3 unités fixes déployés aux CROSS MED, CROSS AG (Antilles-Guyane) et à MIRACETI. 

Le système permet aux équipages des navires équipés de signaler en temps réel leurs observations de cétacés (ou objet flottant) à l’ensemble du réseau de navires commerciaux équipés de REPCET®. Lorsqu’un cétacé est signalé sur leur route, les équipages adaptent leurs navigations afin d’éviter une collision. Chaque année, des signalements de cétacés sont émis majoritairement de Méditerranée mais également des autres mers et océans. 

Entre juillet 2010 et décembre 2020, se sont 7047 signalements qui ont étés transmis via REPCET® dont 6253 en Méditerranée. L’espèce la plus fréquemment signalée en Méditerranée est le rorqual commun avec 1 699 signalements sur un total de 2 417 signalements de grands cétacés. Le rorqual commun étant l’espèce la plus sensible aux collisions, un effort notable est réalisé par les équipages de navires équipés pour transmettre les signalements de cette espèce et ainsi prévenir des situations de collisions. Le cachalot est également signalé avec un total de 330 signalements en 10 ans. 

Il est également possible de signaler la présence de petits cétacés dans le dispositif, ainsi 2 912 signalements de petits cétacés ont été émis en Méditerranée. Ces signalements  majoritairement des dauphin bleu et blanc (1 609 signalements) et des grand dauphins (510 signalements). 

Les signalements de rorqual commun et de dauphin bleu et blanc connaissent une très forte saisonnalité dans les signalements avec des pics lors des mois d’été (juin, juillet et aout). Cela est probablement dû au fait que davantage de navires commerciaux naviguent durant cette période en Méditerranée, notamment dans les eaux du sanctuaire Pelagos ou ces deux espèces sont présentes en grand nombre en été. Ces résultats sont cohérents avec les données scientifiques connues sur ces espèces. Avec un pic de présence des animaux sur la période estivale, notamment pour le Rorqual commun

Observations signalées via REPCET® en 2021

Le dispositif REPCET permet le partage en temps réel des positions de grands cétacés entre différents navires. La flotte REPCET forme un réseau collaboratif de navires équipés. Ainsi lorsqu’un officier voit un cétacé, il va pouvoir transmettre la position de l’animal avec l’ensemble du réseau, ce partage de positions permet aux navires de prendre des mesures adéquates pour limiter les situations de collisions. Toutes les données collectées par l’intermédiaire de REPCET sont automatiquement transmises aux utilisateurs mais elles sont également stockées et analysées par la suite.

Ainsi en 2021, 37 navires étaient équipés du dispositif et ont ainsi pu envoyer 1063 signalements via REPCET, soit une augmentation d’environ 18% par rapport à 2020. Parmi ces signalements, 964 ont été envoyés depuis la Méditerranée et 104 depuis d’autres océans, principalement l’océan Atlantique Nord, mais également l’océan pacifique et la mer du Bengale. En Méditerranée, 49% des signalements sont des petits cétacés et 45% sont des grands cétacés, les 6% restants sont des objets flottants ou des animaux décédés. Le dauphin bleu et blanc est l’espèce la plus signalée en Méditerranée suivie de pret par le Rorqual commun. 

Parmi les grands cétacés (rorqual commun et cachalot) signalés via REPCET en 2021, le rorqual commun est largement plus signalé, représentant près de 70% des observations de grands cétacés en Méditerranée, soit 318 signalements soit un total de 437 individus. Les grands cétacés étant les espèces les plus menacées par les collisions, un effort particulier est mis en œuvre afin de les signaler via le dispositif. 

Le réseau de navire REPCET ne cesse de grandir et les signalements réalisés par son intermédiaire permettent aux scientifiques d’affiner les connaissances sur ces espèces. Un grand bravo pour l’implication des marins utilisateurs du dispositif REPCET.

Bilan des observations 2020

Le dispositif REPCET® permet le partage en temps réel des positions de grands cétacés entre différents navires. REPCET® est un réseau collaboratif, ainsi lorsqu’un officier voit un cétacé, il va pouvoir partager la position du cétacé avec le réseau de navires équipés, ce partage de positions permet aux navires de prendre des mesures adéquates pour limiter les situations de collisions. Toutes les données collectées par l’intermédiaire de REPCET® sont stockées et chaque année nous réalisons un bilan de tous les signalements de l’année précédente.

Ainsi en 2020, 42 navires étaient équipés du dispositif et ont ainsi pu envoyer 907 signalements via REPCET®, soit une légère baisse par rapport à 2019. Parmi ces signalements, 776 ont été envoyés depuis la Méditerranée et 131 depuis d’autres océans, principalement l’océan Atlantique Nord, mais également, la mer rouge et la mer du Bengale. En Méditerranée, 54% des signalements sont des petits cétacés et 34% sont des grands cétacés, les 12% restants sont des objets flottants ou des animaux décédés. Le dauphin bleu et blanc est l’espèce la plus signalée en Méditerranée suivie de prêt par le Rorqual commun.
Parmi les grands cétacés (rorqual commun et cachalot) signalés via REPCET® en 2020, le rorqual commun est majoritaire, représentant près de 70% des observations de grands cétacés en Méditerranée, soit 184 signalements soit un total de 243 individus. Les grands cétacés étant les espèces les plus menacées par les collisions, un effort particulier est mis en œuvre afin de les signaler via le dispositif.

Le réseau de navire REPCET® ne cesse de grandir et les signalements réalisés par son intermédiaire permettent aux scientifiques d’affiner les connaissances sur ces espèces.

Un grand bravo pour l’implication des marins utilisateurs du dispositif REPCET®.

Répartition des signalements decétacés autour du Monde via REPCET en 2020
Cartes des signalements de cétacés en 2020

Un nouveau navire équipé et deux formations REPCET® données !

Le 8 avril, un nouveau navire a été équipé de REPCET®. Ce navire, c’est le MONACO ONE : catamaran de 12 mètres affrété par la SMIP (Société Monégasque Internationale Portuaire). Il rejoint donc le réseau de navires équipés et pourra contribuer à partager en temps réel la position des cétacés qu’il pourra rencontrer au fil de ses navigations.

En avril également, deux formations REPCET® ont pu avoir lieu à bord de navires équipés de REPCET®. Ainsi Louis, chargé de mission programme collision chez MIRACETI s’est déplacé à bord du MONACO ONE (nouvellement équipé) et du A NEPITA (équipé depuis Août 2020). Cette formation qui se déroule à bord du navire, est en trois temps : 

• Présentation de la thématique des collisions entre les navires commerciaux et les cétacés et de l’origine de REPCET®

• Utilisation de REPCET® : fonctionnement du logiciel, comment signaler la présence d’un cétacé

• Reconnaissance des espèces de cétacés : présentation des différentes espèces qui peuplent la Méditerranée nord-occidentale et des critères de différenciation afin de pouvoir les identifier en mer.

Ce type de formation est proposée gratuitement au personnel des navires qui sont équipés du logiciel REPCET®.

Pour plus d’informations n’hésitez pas à nous contacter.

Bilan des observations 2019

En 2019, REPCET® a permis de signaler 1051 observations en Méditerranée, mais aussi sur l’ensemble des mers et océans. Les grands cétacés comme le rorqual commun ou le cachalot sont de plus en plus signalés sur l’interface REPCET®. En 2014, ils représentaient 25% des cétacés signalés dans le logiciel et en 2019 ils en représentent environ 50% des mammifères marins observés. Ces résultats encourageant, montrent une volonté et une implication grandissante des équipages dans le repérage de ces animaux. 

En méditerranée c’est le rorqual commun qui est le plus souvent signalé, avec 281 observations en 2019. Hors de la Méditerranée, le nombre d’observations augmente chaque année depuis 2017, mais compte tenu des très grandes zones couvertes, il est impossible de tirer des conclusions sur l’abondance des espèces concernées. Cela prouve cependant la volonté des usagers de partager l’information, y compris dans des secteurs où le maillage REPCET® est moins développé.

Les nombreuses observations de mammifères marins signalées sur REPCET® et l’information transmise en tant quasi réel permettent d’éviter des potentielles collisions. En effet, le personnel de bord augmente sa vigilance lorsqu’un cétacé est signalé à proximité.

Les informations renseignées dans le logiciel REPCET® permettent également d’agrandir et de consolider la base de données utilisée pour la recherche scientifique, notamment parce qu’elles sont transmises toute l’année. L’implication et l’assiduité des équipages dans le signalement des positions de cétacés avec le logiciel sont à souligner et à encourager. 

Un grand merci aux équipages pour leurs efforts d’utilisation du logiciel REPCET® en 2019.

Le logiciel REPCET à bord des navires de la Méridionale

La compagnie La Méridionale consacre un article sur le logiciel REPCET.  Elle a été l’une des compagnies pionnières à s’être équipée du système REPCET, avant qu’il devienne obligatoire, et a aussi beaucoup communiqué sur ce dispositif pour encourager d’autres compagnies maritimes à suivre le mouvement. La Méridionale c’est 120 officiers et matelots formés à REPCET, 300 animaux signalés dont 26 grands cétacés en 2018, et 848 signalements depuis l’installation du système.